Depuis leurs débuts à la fin des années 80 sur la scène punk hardcore de Washington, D.C., Fugazi a été célébré pour son approche intransigeante de la musique. Nous avons classé tous leurs albums par ordre d’awesomeness ci-dessous.
Le groupe a été brusquement secoué de son sommeil de 14 ans lorsqu’il s’est reformé pour un EP de cinq chansons publié en opposition au résultat des élections de 2016. Résigné à l’intangibilité du “hiatus indéfini” depuis The Argument de 2001, il était encore singulièrement peu surprenant de voir Ian MacKaye, Guy Picciotto, Joe Lally et Brendan Canty réapparaître après plus d’une décennie d’invisibilité. S’il y a deux choses que l’on peut attribuer à Fugazi, après tout, l’imprévisibilité et le zèle politique viendraient en premier lieu à l’esprit.
MacKaye, en particulier, a résisté au confort de la répétition pour avoir jamais été véritablement mis dans une boîte à chaussures. Considéré comme un parrain prééminent du punk rock, l’étendue de sa carrière prouve qu’une telle désignation n’est que partiellement exacte. Migrant fréquemment d’un projet éphémère à un autre, MacKaye a utilisé chaque entreprise musicale comme une occasion d’exprimer les attitudes et les penchants qu’il explorait à ce moment-là. L’originalité musicale engendrée par ces phases disparates aurait pour effet de planter des mouvements culturels et des scènes musicales entières autour d’elles, MacKaye étant déjà passé à sa prochaine préoccupation avant qu’elles ne puissent devenir des tendances à part entière.
Le punk hardcore frénétique et conflictuel de Minor Threat de D.C. différait grandement de son groupe suivant, le vulnérablement émotif Embrace. Après avoir sculpté un certain nombre d’hymnes de puissance du hardcore, et accessoirement stimulé son contingent de niche “straight edge”, MacKaye a opté pour une écriture plus introspective et intime avec Embrace. Avec ce véhicule, au cours de l’été 1985, Ian MacKaye s’est retrouvé emporté au centre d’un autre mouvement émergent de D.C. aux côtés d’une vague de groupes qui partageaient la crudité d’esprit punk et la sensibilité émotionnelle retrouvée d’Embrace.
Compatriotes de D.C. Rites of Spring, avec le batteur Brendan Canty et le guitariste/chanteur Guy Picciotto, s’avérerait un autre élément séminal de cet été transformateur. Mais la scène est aussi éphémère qu’isolée, la plupart des groupes ne durent guère plus longtemps que leurs prédécesseurs hardcore notoirement éphémères. Les options étaient de disparaître ou de se regrouper, et les participants susmentionnés, avec l’ajout du talent de bassiste non découvert Joe Lally, ont choisi cette dernière option et ont établi Fugazi.
S’étendant sur une durée de 14 ans et nourrissant six sorties studio stylistiquement inclassables, Fugazi peut se vanter de la stature influente des anciens groupes historiques des membres, mais offre une palette plus abondante et diversifiée. Loin du hardcore de Minor Threat ou de la sensibilité désarmante de Rites of Spring, l’approche déconstructive de Fugazi dans ses expériences de mélange de genres et ses méditations improvisées, radicalisées par la tendance politique militante du groupe, établit un précédent qui n’a pas encore été égalé. Lisez la suite pour célébrer leur singularité renégate.