Dans l’une des analyses les plus complètes à ce jour, nous montrons que l’équilibre des acides gras polyinsaturés (AGPI) n-3 et n-6 du régime alimentaire est le déterminant le plus important de la composition des membranes chez le rat dans des conditions ” normales “. De jeunes rats adultes mâles Sprague-Dawley ont été nourris avec l’un des douze régimes à teneur modérée en graisses (25 % de l’énergie totale) pendant 8 semaines. Les régimes ne différaient que par leurs profils d’acides gras (AG), avec une teneur en acides gras saturés (AGS) allant de 8 à 88 % des AG totaux, en acides gras monoinsaturés (AGMI) de 6 à 65 %, en AGPI totaux de 4 à 81 %, en AGPI n-6 de 3 à 70 % et en AGPI n-3 de 1 à 70 %. Les AGPI de l’alimentation ne comprenaient que les AG essentiels 18:2n-6 et 18:3n-3. L’équilibre entre les AGPI n-3 et n-6 est défini comme l’équilibre en AGPI (AGPI n-3 en % des AGPI totaux) et se situait entre 1 et 86 % dans les régimes alimentaires. La composition en AG a été mesurée pour le cerveau, le cœur, le foie, les muscles squelettiques, les érythrocytes et les phospholipides plasmatiques, ainsi que pour le tissu adipeux et les triglycérides plasmatiques. Le modèle conformateur-régulateur a été utilisé (la pente = 1 indique que la composition de la membrane est totalement conforme au régime alimentaire). Des changements importants dans l’alimentation en AGS, AGMI et AGPI ont eu un effet minimal sur les membranes (pentes moyennes de 0,01, 0,07, 0,07 respectivement), mais une influence considérable sur le tissu adipeux et les triglycérides plasmatiques (pentes moyennes de 0,27, 0,53, 0,47 respectivement). L’équilibre alimentaire entre les AGPI n-3 et n-6 a eu une influence biphasique sur la composition des membranes. Lorsque les AGPI n-3 < 10% des AGPI totaux, la composition des membranes se conformait complètement au régime alimentaire (pente moyenne de 0,95), tandis que l’équilibre alimentaire en AGPI > 10% avait peu d’influence (pente moyenne de 0,19). Le régime alimentaire de l’homme moderne a un équilibre PUFA moyen ~ 10% et cela aura probablement des implications significatives sur la santé.
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