Des reptiles du désert

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Les déserts sont parmi les habitats les plus extrêmes de la planète. Le Sahara, le Gobi et le Sonora sont quelques exemples de déserts chauds où les températures élevées et le manque d’eau constituent un grand défi pour les animaux qui y vivent. Les reptiles sont l’un des groupes d’animaux qui présentent les adaptations les plus incroyables pour la vie dans les déserts. Dans cette entrée, nous expliquerons les difficultés que les reptiles du désert doivent affronter pour survivre, et nous vous présenterons différentes espèces de serpents et de lézards qui, dans les déserts, ont trouvé leur habitat.

La caractéristique qui unit tous les déserts est la rareté des précipitations car, contrairement à ce que la plupart des gens pensent, tous les déserts ne présentent pas des températures élevées (il existe aussi des déserts froids, comme l’Arctique et l’Antarctique, tous deux en danger à cause du changement climatique). Les reptiles se développent mieux dans les déserts chauds que dans les déserts froids, car les basses températures ne leur permettraient pas de développer leur activité vitale.

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Carte par Vzb83 des déserts chauds, arides et semi-arides, du monde.

Les déserts chauds ne présentent pas toujours des températures extrêmement élevées. Alors que pendant la journée, les températures peuvent monter jusqu’à 45°C, lorsque le soleil se couche, les températures descendent en dessous du point de congélation, créant des oscillations quotidiennes allant jusqu’à 22°C. Les différents reptiles du désert, étant des poïkilothermes et des ectothermes, utilisent différentes stratégies comportementales afin d’éviter la surchauffe pendant la journée et de conserver leur chaleur corporelle pendant la nuit (par exemple, en grimpant vers des zones élevées ou en dormant dans des terriers).

The Namaqua chameleon (Chamaleo namaquensis) regulates its body heat changing its colouration. During sunrise it is black in colour in order to absorb as much radiation of the sun and activate its metabolism. When temperatures become higher, it turns white to reflect solar radiation. Video from BBC.

Comme nous l’avons déjà dit, la principale caractéristique de tout désert est le manque d’eau. Généralement, dans un désert, il pleut moins de 250 mm d’eau par an. La peau écailleuse et imperméable des reptiles empêche la perte d’eau, et leurs excréments contiennent de l’acide urique qui, comparé à l’urée, est beaucoup moins soluble dans l’eau, ce qui leur permet de retenir plus de liquides. La plupart des reptiles du désert extraient l’eau dont ils ont besoin de leur nourriture et certains boivent l’eau de la rosée.

Les températures extrêmes et le manque de précipitations font du désert un lieu où les êtres vivants sont très peu nombreux. La végétation est rare et les animaux sont généralement petits et discrets. Ce manque de ressources fait que les reptiles du désert sont généralement plus petits que leurs cousins des milieux plus cléments. De plus, ces sauriens exploitent généralement toute ressource alimentaire disponible, bien qu’ils réfléchissent à deux fois avant de gaspiller leur précieuse énergie pour obtenir leur prochain repas.

SANGS DE SABLE

Dans de nombreux déserts de sable, on peut trouver diverses espèces de serpents (et de lézards sans pattes) qui se sont adaptés à une vie parmi les dunes. Beaucoup de ces ophidiens partagent une méthode de locomotion appelée “sidewinding”, dans laquelle ils soulèvent leur tête et leur cou du sol et les déplacent latéralement tandis que le reste du corps reste au sol. Lorsqu’ils posent à nouveau leur tête sur le sol, ils relèvent leur corps, ce qui fait que ces serpents se déplacent latéralement selon un angle de 45°. Cette méthode de locomotion permet à ces serpents de se déplacer plus efficacement sur un terrain instable. Il réduit également le contact de leur corps avec un substrat extrêmement chaud, car le corps de ces ophidiens ne touche le sol qu’en deux points à la fois.

As we can see in this video from RoyalPanthera, sidewinding allows desert snakes to move minimizing the contact with the hot terrain.

De nombreux ophidiens du désert s’enterrent dans le sable à la fois pour éviter l’exposition au soleil et pour se fondre dans la masse et attraper leurs proies sans les connaître. Cela a rendu de nombreux serpents vivant dans le désert très sensibles aux vibrations générées par leurs proies lorsqu’elles se déplacent dans le sable. En outre, certaines espèces présentent une écaille rostrale (l’écaille à l’extrémité de leur museau) trop développée, étant beaucoup plus épaisse afin d’aider lors de l’excavation dans les sols sablonneux.

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Un exemple de cela sont les serpents nord-américains du genre Heterodon, également connus sous le nom de serpents à nez de cochon, car ils présentent une écaille rostrale élevée donnant à leur museau une forme caractéristique. Photo de Heterodon nasicus par Dawson.

Les vipères à cornes du genre Cerastes présentent également diverses caractéristiques qui facilitent la vie dans les déserts. Ces vipères échappent aux températures élevées en devenant actives la nuit et elles passent la journée enfouies dans le sable. Leur méthode de chasse consiste à s’enterrer en attendant le passage d’une proie, économisant ainsi une grande partie de leur énergie. On pense que leurs écailles supraoculaires en forme de corne recouvrent leurs yeux lorsqu’ils sont enterrés afin de les protéger du sable.

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Photo de Tambako Le jaguar d’une vipère des sables du Sahara (Cerastes vipera), une espèce d’Afrique du Nord et de la péninsule du Sinaï.

MENIGRES SPINIQUES

Dans différents déserts du monde, on trouve des reptiles dont le corps est couvert d’épines. Cela leur offre non seulement une certaine protection contre les prédateurs, mais leur permet également de se fondre dans un habitat où les plantes épineuses sont nombreuses. Deux de ces animaux sont membres du sous-ordre des Iguania : le diable épineux et les lézards cornus.

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Photo d’un diable épineux (Moloch horridus) par Christopher Watson.

Le diable épineux (Moloch horridus) est un agamidé qui vit dans les déserts sableux australiens. Ce lézard présente des épines sur tout le corps, ce qui le rend difficile à avaler pour ses prédateurs. Il possède également une protubérance derrière la tête qui sert de réserve de graisse. Lorsqu’il se sent menacé, il cache sa vraie tête entre ses pattes et expose la protubérance de son cou comme une tête de leurre. Probablement, l’adaptation la plus intéressante de cet animal est le système de petites rainures parmi ses écailles, qui recueillent toute l’eau qui entre en contact avec sa peau et la conduit directement à sa bouche.

Les lézards cornus (genre Phrynosoma, affectueusement appelés “crapauds cornés”) sont des iguanidés que l’on trouve dans différents habitats arides d’Amérique du Nord. Comme le diable épineux, leur corps est couvert d’épines, ce qui les rend difficiles à manger pour leurs prédateurs. De plus, lorsqu’ils sont capturés, ils gonflent leur corps pour rendre la tâche encore plus difficile. Enfin, certaines espèces comme le lézard à cornes du Texas (Phrynosoma cornutum) sont connues pour leurs capacités auto-hémorragiques : lorsqu’ils se sentent acculés, ils font jaillir de leurs yeux un jet de sang puant qui fait fuir la plupart des prédateurs.

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Photo de l’U.S. Fish & Wildlife Service d’un lézard à cornes texan (Phrynosoma cornutum).

Comme vous l’avez vu, on trouve dans les déserts des reptiles dotés de certaines des adaptations les plus inventives (et inquiétantes) du monde. Ce ne sont là que quelques exemples de l’étonnante diversité des squamates que l’on trouve dans les déserts du monde, qui ne cherchent qu’à survivre aux conditions difficiles de ces environnements extrêmes. Parfois, il s’agit simplement d’éviter de se brûler les pieds avec le sable chaud.

Video from BBCWorldwide of a shovel snouted lizard (Zeros anchietae) making the "thermal dance" in order to diminish the contact with the hot sand.

Les sources suivantes ont été consultées lors de l’élaboration de cette entrée:

  • Halliday &Adler (2007). La grande enciclopedia de los Anfibios y Reptiles. Editorial Libsa.
  • Digital-Desert. Reptiles du désert.
  • Musée du désert d’Arizona-Sonora. Adaptations des amphibiens du désert &Reptiles.
  • Dans le désert. Une liste complète des serpents venimeux présents dans le désert.
  • H.E.R.P. Herpetological Education & Research Project.
  • Christopher J. Bell, Jim I. Mead &Sandra L. Swift (2009). Ostéologie crânienne de Moloch horridus (Reptilia : Squamata : Agamidae). Records of the Western Australian Museum. Vol 25. Pp : 201-237.
  • Société de conservation du lézard cornu.
  • Image de couverture par Yathin S. Krishnappa.

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