Des Médicis à l’unification
Cosimo de’ Medici (Cosimo l’Ancien) est devenu le principal citoyen de Florence après son retour en 1434 d’une année d’exil. Il a atteint cette position grâce à sa grande richesse (résultat du plus grand réseau bancaire d’Europe) et à un vaste réseau d’obligations de patronage. Bien qu’il n’ait jamais accepté de fonctions publiques, sa faction domine la ville. Il mène une vie de plus en plus opulente, comme en témoignent l’ostentation du palais Médicis et le mécénat d’églises telles que San Lorenzo et le monastère de Saint-Marc, avec ses fresques de Fra Angelico. L’investissement dans la culture, y compris le parrainage d’artistes et d’architectes et l’achat de livres et de manuscrits, devient une expression fondamentale du mode de vie aristocratique des Médicis ; il est poursuivi par le fils de Cosimo, Piero, et son petit-fils, Lorenzo (surnommé “le Magnifique”). Sauf de nom, Florence était désormais dirigée par un prince Médicis, dont la position ressemblait à celle des tyrans d’autres villes italiennes comme Milan, Ferrare, Mantoue et Urbino.
La stabilité a été brièvement menacée en 1478 par la conspiration brutale mais avortée des Pazzi cherchant à mettre fin au règne des Médicis. En 1494, peu après la mort de Laurent, les armées françaises du roi Charles VIII envahissent l’Italie. Elles sont soutenues contre les Médicis par le parti populaire de Florence, qui (avec l’aide des Français) réussit à exiler les Médicis et à déclarer Florence république. La conséquence, cependant, fut la perte de l’autonomie politique au profit des conflits plus vastes des luttes péninsulaires italiennes. La Florence républicaine est brièvement dirigée par un ardent prédicateur dominicain, Girolamo Savonarola, qui condamne avec audace le luxe et la culture urbaine de ses prédécesseurs. Son règne strict prit fin en 1498, mais avec lui s’acheva une phase de la grandeur florentine.
Les Médicis reviennent à Florence en triomphe en 1512 derrière les armées papales et espagnoles, réaffirmant le pouvoir de manière claire et impitoyable. (Une telle poursuite sans ambiguïté du pouvoir par les dirigeants à cette époque a été codifiée en 1513 par Niccolò Machiavelli dans son traité Le Prince). En outre, le fils cadet de Laurent est élu Pape Léon X ; son pontificat (1513-21) est remarquable pour sa culture des arts, en particulier son emploi de Raphaël. Léon fut suivi de peu par un autre pape Médicis, Clément VII (1523-34). Cependant, en 1527, l’armée espagnole de l’empereur Charles Quint envahit Rome et, pendant ce moment de faiblesse, les républicains expulsèrent à nouveau les Médicis de Florence, pour être punis en 1530 lorsque le pape et l’empereur se réconcilièrent. Puis, en 1536, l’homme d’État et historien Francesco Guicciardini commence à composer son Histoire de l’Italie, avec sa vision idéale de l’époque de Laurent le Magnifique et son pessimisme concernant les événements plus récents. En 1537, Charles V installe Cosimo de’ Medici (Cosimo I) comme duc officiel de Florence (grand duc de Toscane après 1569). Cosimo et son épouse, Eleonora de Toledo, patronnent les arts et entreprennent de vastes programmes de construction, comme la construction des Offices, la rénovation du Palazzo Vecchio et la reconstruction du palais Pitti.
Avec l’ascension de Cosimo Ier à la noblesse titrée et au pouvoir absolu à Florence, la vitalité politique et culturelle de la ville s’était pratiquement éteinte, ce qui a incité un érudit moderne à qualifier l’époque qui a suivi de “siècles oubliés”. Les ducs de Florence étaient devenus des acteurs mineurs dans l’équilibre européen des grandes puissances, et ils se liaient principalement avec les maisons nobles de France. Les alliances matrimoniales des membres de la famille Médicis avec des membres de la noblesse française comprennent celles de Catherine de Médicis, reine d’Henri II et plus tard régente de France ; le Grand Duc Ferdinand I, qui a épousé Christine de Lorraine ; et Marie de Médicis, qui a épousé le roi Henri IV de France. La ville décline généralement sous le règne prolongé des Médicis, un processus qui n’est marqué que par le règne prolongé de Cosimo III (1670-1723) et la fin de la famille avec la mort de son fils, Gian Gastone.
Après le règne des Médicis, Florence est gouvernée de l’extérieur, puisque François Étienne de Lorraine, l’époux de l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche, devient le grand-duc de Toscane. Après un interlude napoléonien, Léopold II de Habsbourg fut le dernier dirigeant extérieur (1824-59). Il finit par abdiquer en faveur du nouveau roi italien, Victor Emmanuel. Peu après, Florence s’est annexée au nouveau Royaume d’Italie, servant de capitale pendant la période 1865-70.
De la fin du 18e au milieu du 20e siècle, une importante colonie anglo-américaine faisait partie intégrante de la scène florentine. La poétesse Elizabeth Barrett Browning, qui est enterrée à Piazzale Donatello, le petit cimetière anglais, a noté que la ville était “bon marché, tranquille, gaie et belle.” Le musée Horne, près de Santa Croce, et le musée Stibbert, dans le nord, sont des exemples de maisons et de collections léguées par des étrangers à leur ville d’adoption.