Les huîtres Rockefeller ont été créées en 1889 au restaurant Antoine’s de la Nouvelle-Orléans par Jules Alciatore, fils du fondateur Antoine Alciatore. Jules a développé le plat en raison d’une pénurie d’escargots, en substituant les huîtres disponibles localement. La recette reste inchangée, et on estime que trois millions et demi de commandes ont été servies.
Le président Franklin Delano Roosevelt a mangé des huîtres Rockefeller chez Antoine en 1937. Le maire Robert Maestri a commenté à Roosevelt “How you like dem erstas ?”, la presse nationale ayant retranscrit l’accent du Yat de Maestri.
Le plat a été nommé Oysters Rockefeller d’après John D. Rockefeller, l’Américain le plus riche de l’époque, pour son extrême richesse. Il se compose d’huîtres sur la demi-coquille garnies d’une sauce verte et de chapelure, puis cuites au four ou grillées. Bien que la recette originale de la sauce soit un secret, elle comprend une purée de plusieurs légumes verts, dont des épinards. Des versions similaires du plat ont proliféré à la Nouvelle-Orléans, sans qu’aucune ne soit notée comme une reproduction exacte.
Le chef Alton Brown déclare dans l’épisode “Shell Game” de sa série Good Eats sur Food Network qu’Alciatore a emporté sa recette dans la tombe et que toute version depuis n’est qu’une hypothèse. Alors que beaucoup obtiennent la couleur verte caractéristique de la sauce en utilisant simplement des épinards, les chefs d’Antoine ont toujours nié que le plat en contenait. Une analyse de laboratoire effectuée en 1986 par William Poundstone dans Bigger Secrets a indiqué que ses principaux ingrédients étaient du persil, du céleri en purée et tamisé, des échalotes ou de la ciboulette (indiscernables dans un laboratoire alimentaire), de l’huile d’olive et des câpres.
La liqueur d’absinthe Pernod Fils, une inclusion populaire de l’ère victorienne qui a cessé d’être produite en 1915, est un ingrédient original possible. Malcolm Hébert, Louisianais d’origine, auteur de livres de cuisine et rédacteur en chef en matière de vin et d’alimentation, décrie les épinards et ajoute la liqueur anisée Herbsaint. Il n’est pas possible que Herbsaint ait été dans la recette originale, car Herbsaint a fait ses débuts en 1934.