Imagerie parathyroïdienne : quelle est sa qualité et comment doit-elle être réalisée ?

L’hypersécrétion de parathormone dans l’hyperparathyroïdie primaire est fréquente, survenant chez environ 1 femme sur 500 et 1 homme sur 2 000 par an dans leur cinquième à septième décennie de vie. D’après la littérature, ce phénomène serait principalement dû à un adénome parathyroïdien (80 à 85 % des cas), à une hyperplasie touchant plus d’une glande, les quatre glandes étant généralement concernées (10 à 15 % des cas), ou au résultat, quoique rare, d’un carcinome parathyroïdien (0,5 à 1 % des cas). L’ablation chirurgicale de la glande hypersécrétrice est le principal traitement ; cette intervention doit être réalisée par un chirurgien compétent qui trouvera normalement l’anomalie dans 95 % des cas. L’imagerie doit cependant être utilisée pour identifier le site de l’anomalie, ce qui peut réduire la durée d’hospitalisation et améliorer le confort du patient. L’imagerie fonctionnelle du tissu parathyroïdien à l’aide de thallium a été introduite dans les années 1980 mais a été largement remplacée par l’utilisation d’isonitriles marqués au (99m)Tc. Les techniques optimales ont utilisé le (99m)Tc-sestamibi avec une imagerie par soustraction ou une imagerie par lavage. Une revue systématique récente a rapporté que le pourcentage de sensibilité (intervalles de confiance à 95%) pour le sestamibi dans l’identification des adénomes solitaires était de 88,44 (87,48-89,40), de l’hyperplasie multiglandulaire 44,46 (41,13-47,8), des adénomes doubles 29,95 (-2,19 à 62,09) et du carcinome 33 (33). Cette revue ne distingue pas les techniques de lavage et de soustraction. La technique de soustraction utilisant le (99m)Tc-sestamibi et le (123)I est la technique optimale permettant de rapporter le site au tissu thyroïdien lorsque la glande parathyroïde est dans le cou en position normale. En cas de scintigraphie équivoque, une confirmation par échographie à haute résolution doit être utilisée. En cas de glandes ectopiques, l’utilisation combinée de la tomographie par émission monophotonique peut alors fournir des informations anatomiques permettant de localiser l’anomalie fonctionnelle. Chez les patients qui ont subi une exploration chirurgicale par un chirurgien parathyroïdien expérimenté dans une unité disposant d’une équipe de médecine nucléaire expérimentée et dont l’imagerie au sestamibi est négative, il est raisonnable d’imager le patient avec de la (11)C méthionine. La question de savoir si les patients présentant une forte probabilité d’hyperparathyroïdie secondaire doivent faire l’objet d’une imagerie est discutable. La seule justification possible est d’exclure un site ectopique. Il n’y a pas de substitut à un chirurgien expérimenté et à une unité d’imagerie expérimentée pour fournir un service parathyroïdien.

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