La DMB résulte fréquemment d’une mauvaise gestion nutritionnelle et/ou de mauvaises pratiques d’élevage (apport inadéquat d’UV-B et de chaleur) et est entièrement évitable. Si elle n’est pas contrôlée, elle peut entraîner la mort dans les cas graves. Dans tous les cas, l’affection est induite par un apport insuffisant ou excessif de vitamine D3, de calcium et de phosphore dans l’alimentation et/ou par des niveaux inappropriés d’hormone parathyroïdienne ou de sécrétion de calcitonine dus à un mauvais fonctionnement de la thyroïde ou de la parathyroïde, ou encore par une exposition inadéquate aux UVB. Il existe une relation complexe entre la vitamine D3, les UV-B, le calcium et le phosphore dans l’organisme qui sont tous nécessaires à l’homéostasie du calcium et à la prévention de la MBD.
– Homéostasie du calcium
Le calcium est un ion essentiel dans l’organisme qui est responsable d’un grand nombre de processus physiologiques importants. Les concentrations de calcium sont maintenues par les reins, le tractus intestinal et les os. La vitamine D3 facilite l’absorption du calcium au niveau des intestins et est également responsable de la médiation de la résorption du calcium au niveau du squelette. Les os représentent un grand réservoir de stockage du calcium, contenant 99 % du calcium de l’organisme. Le 1 % restant est le calcium plasmatique, c’est-à-dire le calcium présent à l’état libre dans la circulation sanguine. L’organisme cherchera à maintenir un certain niveau de calcium plasmatique disponible dans la circulation sanguine afin que le calcium puisse être instantanément utilisé pour les processus physiologiques importants.
Lorsque les niveaux de calcium plasmatique chutent, la glande parathyroïde sécrète une hormone appelée Hormone Parathyroïdienne (PTH) qui stimule les reins à fabriquer une enzyme essentielle à la synthèse de la vitamine D3, améliorant ainsi les taux d’absorption du calcium par l’intestin ainsi que la réduction des concentrations de Phosphate pour prévenir l’hypocalcémie (carence en calcium). Une autre hormone appelée Calcitonine (CT) est produite par la glande thyroïde et a des effets opposés à la PTH en empêchant le calcium d’être résorbé de l’os vers la circulation sanguine pour prévenir l’hypercalcémie (excès de calcium).
Lorsque le régime alimentaire est trop déficient ou excessif en calcium sur une longue période, il peut dépasser la capacité des animaux à maintenir une homéostasie correcte du calcium, ce qui entraîne une MBD.
– Équilibre entre le calcium et le phosphore
En plus d’apporter les niveaux appropriés de calcium au régime alimentaire des reptiles, il faut également noter que le phosphore est un minéral tout aussi important qui est capable d’influencer la biodisponibilité du calcium. Même si l’alimentation de l’animal contient suffisamment de calcium, l’animal peut développer une carence en calcium s’il reçoit des quantités excessives de phosphore. La raison en est que le phosphore se lie au calcium libre pour former un sel insoluble qui se dépose dans les tissus calcifiés de l’organisme, réduisant ainsi les niveaux de calcium utilisable. Il est important de tenir compte des interactions entre les minéraux dans l’alimentation afin d’éviter le déclenchement accidentel d’une carence en calcium par l’apport de phosphore à des niveaux supérieurs à ceux requis pour une croissance normale. Le rapport Ca:P pour les reptiles est souvent cité comme étant de 2:1 respectivement. Si ce rapport devait être modifié par une alimentation excessive ou insuffisante en phosphore par rapport au calcium, l’organisme réagirait en essayant de rétablir ce rapport fixe. Par exemple, des quantités excessives de phosphore entraîneraient l’élimination du calcium du plasma sanguin et des tissus calcifiés (en particulier les os) afin de maintenir la relation correcte entre les deux minéraux, quelle que soit la quantité totale de calcium consommée. Lorsqu’un déséquilibre important entre le calcium et le phosphore se produit, la glande parathyroïde est activée, ce qui provoque l’élimination du calcium stocké dans les os, entraînant une augmentation des niveaux dans le plasma sanguin qui est finalement perdu dans l’urine, induisant ainsi la MBD. Le calcium et le phosphore sont des minéraux très importants dans la nutrition des reptiles, mais de nombreux régimes alimentaires en captivité ne sont toujours pas suffisamment équilibrés pour obtenir une croissance optimale et un squelette sain.
Les carences et les excès de calcium peuvent se produire pour différentes raisons, par exemple, certains aliments contiennent des oxalates, qui se lient au calcium alimentaire et empêchent son absorption par l’intestin. Ces aliments comprennent les épinards, les choux, les pois, les pommes de terre et les betteraves vertes, qui sont parfois donnés en quantités excessives aux espèces herbivores et omnivores de reptiles. En outre, d’autres aliments contiennent très peu de calcium, comme le céleri, le concombre et la laitue, et doivent donc être donnés avec parcimonie aux reptiles herbivores. Dans le cas des reptiles carnivores, les insectes nourriciers sont généralement très pauvres en calcium et, à l’inverse, riches en phosphore. C’est pourquoi il est nécessaire d’apporter un supplément et de “charger l’intestin” de la proie vivante. L’alimentation à base de viande sans os a également contribué à des déséquilibres nutritionnels. Des niveaux excessifs de phosphore peuvent être un problème car ils provoquent la formation de phosphate de calcium insoluble qui réduit les niveaux de calcium utilisable.
On se concentre beaucoup sur le calcium insuffisant qui cause des problèmes, mais il est important d’être conscient que l’excès peut aussi créer ses propres problèmes. Les excès de calcium peuvent conduire à la formation de calculs rénaux qui peuvent induire des nausées et des nausées avec des douleurs abdominales et l’apparition d’une hypertension rénale, également une pancréatite aiguë, une faiblesse musculaire, une fatigue et des troubles cardiaques. Les causes incluent l’hyperthyroïdie et l’hyperparathyroïdie conduisant à une activation excessive de la vitamine D3 et à une absorption excessive de calcium via le tractus gastro-intestinal, ainsi qu’une résorption osseuse excessive et une malignité provoquant une hyper sécrétion de PTH.
– La vitamine D3 et l’éclairage ultra-violet
La vitamine D3 peut être obtenue soit par l’alimentation, soit produite dans la peau après une exposition à l’éclairage ultra-violet. Un composé chimique appelé pro-vitamine D3 subit dans la peau une conversion photochimique initiée par les UV-B en pré-vitamine D3, qui est ensuite isomérisée thermiquement en vitamine D3. Que la vitamine D3 provienne de la peau ou du tube digestif, elle reste biologiquement inactive jusqu’à sa conversion par deux altérations biochimiques qui ont lieu dans le foie, puis dans les reins. Il est important de noter qu’une série de stratégies spécifiques aux espèces sont utilisées pour obtenir des quantités adéquates de D3 pour l’homéostasie du calcium. Un mauvais fonctionnement des reins ou du foie pourrait interférer avec ce processus, entraînant finalement une carence en calcium.
Les reptiles habitent une gamme variée de niches et ont évolué vers une variété d’adaptations pour l’acquisition de la vitamine D3, soit à partir de sources alimentaires, soit à partir des UV-B. De nombreuses espèces peuvent dépendre entièrement de la photobiosynthèse pour obtenir des niveaux suffisants de vitamine D3, certaines dépendent de sources alimentaires et d’autres d’une combinaison. A l’inverse, certaines espèces peuvent n’avoir besoin de pratiquement aucune vitamine D3 pour fonctionner de manière optimale.
De nombreux reptiles couramment détenus proviennent de régions où le rayonnement UV-B est élevé la plupart des jours de l’année et ont développé des mécanismes pour en tirer profit, qu’ils soient naturellement diurnes ou nocturnes, surtout si les sources alimentaires de D3 sont rares. Par exemple, l’iguane vert (Iguana iguana) est l’une de ces espèces qui n’a pas la capacité de synthétiser la vitamine D3 dans son corps à partir de sources alimentaires. En effet, son régime naturel se compose en grande partie de végétaux qui, bien que riches en vitamine D2, ne sont généralement pas hydroxylisés sous une forme utilisable. C’est pourquoi la lumière UV-B est nécessaire pour que l’animal métabolise correctement le calcium. La supplémentation orale en D3 n’est pas toujours adéquate pour la prévention de la MBD.
Les gardiens de reptiles supposent souvent que seules les espèces diurnes ont besoin d’une exposition aux UV-B. Cependant, les espèces nocturnes semblent avoir besoin d’une exposition aux UV-B pour se nourrir. Cependant, les espèces nocturnes semblent avoir un mécanisme plus sensible pour la photobiosynthèse de D3 en raison de leur temps d’exposition limité. Ceci est facilité par l’évolution d’une peau plus fine et d’une pigmentation réduite permettant l’absorption de niveaux plus élevés d’UV-B. Dans diverses études comparant l’efficacité des UV-B sur la synthèse de D3 entre les reptiles nocturnes et diurnes, les espèces qui sont naturellement exposées à moins d’UV-B (c’est-à-dire les espèces nocturnes ou crépusculaires) ont exprimé le plus grand taux de conversion, tandis que les espèces qui sont naturellement exposées au plus grand degré de lumière solaire (c’est-à-dire les espèces diurnes) se sont révélées avoir le taux de conversion le plus lent, ce qui signifie que les espèces nocturnes peuvent bénéficier même d’un très faible niveau d’exposition à la lumière UV-B. Il faut noter que l’exposition à long terme à des niveaux intenses d’UV-B peut être potentiellement dommageable, avec le risque de développer un cancer et des lésions de la cornée ou de la rétine. Cependant, les reptiles trouveront un équilibre entre leur capacité à photosynthétiser du D3 et l’évitement des dommages causés par les UVB. Il est intéressant de noter que certaines espèces de lézards (dont F. pardalis) ont des rétines sensibles aux UV-B qui leur permettent de différencier les zones de forte et de faible intensité UV. Différentes espèces auront besoin de différentes intensités d’UV en fonction de leur environnement naturel, par exemple le caméléon qui vit dans un environnement forestier sera exposé à un niveau diffus d’UV en raison de la couverture accrue par le feuillage alors qu’un dragon barbu sera exposé à des niveaux plus intenses d’UV vivant dans un environnement désertique aride plus clairsemé.
– Importance d’un chauffage correct
La température ambiante est l’un des facteurs les plus importants à prendre en compte lors de l’hébergement des reptiles car elle a une influence directe sur le rythme de tous les processus physiologiques. La chaleur est vitale pour la digestion adéquate des aliments et l’utilisation des nutriments alimentaires, ainsi que pour la production de vitamine D3, car la température de la peau est cruciale pour la biosynthèse de la vitamine D. La pré-vitamine D3 subit une isomérisation sensible à la température dans la peau pour produire de la vitamine D3. C’est pourquoi il est important de fournir aux reptiles un chauffage approprié pour la prévention de la MPC. Étant ectothermes, les reptiles doivent se chauffer pour maintenir une température corporelle correcte. Les reptiles doivent disposer de leur zone de température optimale préférée (POTZ) afin de pouvoir maintenir leur température corporelle préférée (PBT). La POTZ permet aux enzymes essentielles à la digestion et à d’autres processus métaboliques de fonctionner à des niveaux optimaux. La POTZ peut varier en fonction de l’heure de la journée et de la saison, ce qui signifie qu’un changement de gradient de température fourni à un reptile captif peut devoir varier en fonction des changements naturels de température pour que l’animal fonctionne de manière optimale. Les dispositifs de chauffage doivent être contrôlés thermostatiquement et surveillés à l’aide d’un thermomètre numérique (idéalement un placé sur le côté froid et l’autre sur le côté chaud afin que le gradient de température puisse être surveillé et ajusté si nécessaire).
Il existe deux formes principales de chauffage fournies en captivité, l’utilisation d’un chauffage sous le réservoir (UTH) et d’une lampe de plafond. Les différentes espèces auront leur propre stratégie pour obtenir de la chaleur de leur environnement en fonction de leur situation géographique naturelle et de leurs heures d’éveil normales. Les héliothermes sont des animaux qui absorbent principalement la chaleur par le haut (le soleil ou une lampe chauffante) tandis que les thigmothermes sont des animaux qui absorbent principalement la chaleur des surfaces chauffées (directement du sol, des rochers ou d’autres objets chauffés par le soleil ou un UTH). Il convient de noter que les animaux sont rarement aussi facilement dichotomisés dans la pratique en un groupe ou l’autre et qu’ils utilisent souvent une combinaison de chaque stratégie à des degrés divers. Fournir les deux formes de chaleur dans un enclos de taille adéquate pourrait donc être bénéfique selon les espèces.
– Espace adéquat et importance d’une mobilité suffisante
Non seulement une nutrition appropriée est importante pour la promotion d’une formation osseuse correcte (prévenant ainsi la MBD), mais le niveau de mobilité qu’un animal peut exprimer peut également avoir un impact sur la formation des os. Cela est dû au fait que les os sont constamment remodelés, passant par un processus continu de résorption et de dépôt en réponse aux besoins physiologiques. Lorsque des contraintes mécaniques plus importantes sont imposées aux os par un niveau d’activité plus élevé, le dépôt osseux augmente en réponse, ce qui rend les os plus solides. Les personnes plus sédentaires, c’est-à-dire celles qui n’ont pas suffisamment l’occasion de faire de l’exercice, verront leur masse osseuse diminuer, ce qui les rendra plus vulnérables aux fractures. Les reptiles sont par nature limités dans l’activité qu’ils sont capables d’exprimer en raison de leur nature ectothermique. Le taux métabolique d’un reptile est beaucoup plus lent que celui d’un mammifère et il doit donc conserver son énergie. Cela ne signifie pas pour autant que les reptiles n’ont pas besoin d’un espace suffisant pour se déplacer et faire de l’exercice. Il convient en outre de noter que le niveau d’activité exprimé entre les espèces varie. Par exemple, certaines espèces adoptent une approche de la chasse qui consiste à s’asseoir et à attendre, en se nourrissant de manière opportuniste pour dépenser le moins d’énergie possible, tandis que d’autres chassent activement. Un logement et une alimentation inappropriés peuvent entraîner l’obésité et l’apparition du syndrome du foie gras, ce qui peut avoir un impact sur la production de vitamine D3 et l’absorption de calcium. Certains reptiles sont maintenus dans des enclos qui limitent leurs mouvements, comme les RUB (Really Useful Boxes). Les vivariums ne permettent également qu’une gamme limitée d’activités, ne permettant généralement à l’animal de se déplacer que sur quelques chemins habituels, car ces enclos sont longs mais manquent généralement de largeur. Par conséquent, l’enclos doit être adapté à l’ensemble des besoins physiques du reptile facilitant toutes sortes de mouvements naturels, par exemple, les espèces arboricoles auront besoin d’un appareil d’escalade pour maintenir une santé physiologique normale.
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