Contexte : Il a été démontré que la sérotonine est un médiateur important des vomissements induits par la chimiothérapie. L’ondansétron est un antagoniste puissant et hautement spécifique du récepteur de la sérotonine 5-HT3. L’objectif de cet essai était de déterminer si l’ajout d’ondansétron à l’association de métoclopramide, dexaméthasone et lorazépam (MDL) pouvait améliorer le contrôle des vomissements chez les patients recevant de fortes doses de cisplatine. Le régime antiémétique à trois médicaments MDL a permis de prévenir les vomissements chez 67 % des patients recevant du cisplatine à forte dose.
Méthodes : Trente-deux patients recevant du cisplatine initial (supérieur ou égal à 100 mg/m2) ont reçu par voie intraveineuse du lorazépam, 1,5 mg/m2 (dose maximale, 3 mg), une dose 45 minutes avant le cisplatine ; du métoclopramide, 3 mg/kg 40 minutes avant et 90 minutes après le cisplatine ; de l’ondansétron, 0,3 mg/kg 25 minutes avant et 3,5 heures après le cisplatine ; et de la dexaméthasone, 20 mg, une dose 10 minutes avant le cisplatine. Les patients ont été suivis pendant 24 heures après l’administration du cisplatine.
Résultats : Les vomissements ont été évités chez 67% des patients (intervalle de confiance à 95%, 47-83%). Les effets indésirables étaient légers et transitoires et comprenaient une sédation, des maux de tête, des élévations de l’aspartate transaminase sérique et de l’alanine transaminase, une akathisie et un hoquet.
Conclusions : Les vomissements ont été évités chez deux tiers des patients traités par MDL plus ondansétron, un résultat similaire à celui observé dans les essais antérieurs de MDL seul. L’absence d’amélioration du contrôle émétique par l’ajout d’ondansétron suggère que les vomissements médiés par les récepteurs 5-HT3 sont déjà efficacement bloqués. Les vomissements qui surviennent malgré le prétraitement par MDL sont probablement médiés par d’autres mécanismes.