Le projet de loi 109 de l’Assemblée de Californie (AB 109) prévoit que les personnes condamnées pour certains crimes ne peuvent plus être incarcérées dans une prison d’État. Au lieu de cela, ces délinquants doivent être condamnés à des peines de prison de comté, ou à une combinaison de temps passé dans la prison de comté et le reste de leur peine sous la supervision du département de probation du comté.
Passée en 2011, AB 109 a été une loi controversée, et il y a quelques idées fausses à son sujet.
En 2011, une décision de la Cour suprême a forcé l’État de Californie à diminuer sa population carcérale de 30 000 détenus en raison de graves baisses des soins médicaux et de santé mentale. Cela a conduit l’assemblée de l’État et le gouverneur Jerry Brown à adopter le projet de loi 109 de l’Assemblée (AB 109), également connu sous le nom de plan de réalignement des prisons de Californie. Bien que certains puissent affirmer que la fermeté à l’égard de la criminalité est une bonne chose, les prisons surpeuplées mettent en danger les gardiens et les détenus, et rendent les efforts de réinsertion plus difficiles.
En vertu de l’AB 109, les individus qui sont condamnés pour des crimes non graves, non violents et non sexuels ne peuvent plus être condamnés à la prison d’État. Ils purgent leur peine dans une prison de comté ou par le biais d’une “peine fractionnée”, dans laquelle un individu purge une partie de sa peine dans une prison de comté et une autre partie sous surveillance communautaire après libération (PRCS). Dans le cadre du PRCS, l’individu est placé sous surveillance obligatoire par le service de probation du comté. Cette réinsertion structurée dans la société a pour but de contribuer à réduire les taux de récidive en veillant à ce que les délinquants se voient offrir l’aide dont ils ont besoin pour se réinsérer, notamment des emplois et des formations qualifiantes, des conseils en matière de santé mentale et des traitements contre la toxicomanie.
Mauvaises idées sur le réalignement dans le cadre du programme California AB 109
AB 109 a été controversé depuis son adoption, principalement en raison de fausses idées sur la structure du programme. Le PRCS n’est pas un programme de “libération anticipée” au sens où certaines personnes peuvent le penser. À leur sortie d’incarcération, les délinquants sont supervisés par le service de probation de leur comté plutôt que par la commission de libération conditionnelle de l’État. Les services de probation du comté ont toute latitude pour déterminer qui est admissible au programme, quel est leur niveau de risque pour la communauté et s’ils auront besoin ou non d’une surveillance supplémentaire par les forces de l’ordre.
Une autre idée fausse courante est que l’AB 109 a raccourci la durée des peines, mais ce n’est pas vrai. Les directives de condamnation sont décrites dans le code pénal de l’État et sont les mêmes qu’avant le réalignement, bien que, comme indiqué précédemment, le recours à des peines fractionnées permette à certains délinquants de purger une partie de leur peine dans la prison du comté et une partie sous la surveillance du comté.
Le réalignement rend également plus improbable le retour en prison d’un délinquant en cas de violation de sa liberté conditionnelle. Les individus en PRCS risquent jusqu’à six mois dans une prison de comté pour avoir violé les termes de leur libération conditionnelle, plutôt que d’être envoyés dans une prison d’État pour purger le reste de leur peine. Depuis juillet 2013, les violations de la libération conditionnelle sont jugées par les tribunaux locaux au lieu de la Commission des audiences de libération conditionnelle de l’État.
Est-ce que le réalignement AB 109 fonctionne ?
Comme AB 109 n’est en vigueur que depuis cinq ans, il n’est pas encore possible de dire quel sera l’impact à long terme. Toutefois, le California Department of Corrections and Rehabilitation a indiqué que la population carcérale de l’État a diminué d’environ 25 000 personnes depuis l’entrée en vigueur du réalignement. Il est trop tôt pour dire quel effet le réalignement peut avoir sur les taux de récidive, bien qu’un rapport sur le réalignement publié par l’État en 2013 ait montré que seulement 7 % des détenus libérés après le réalignement sont retournés en prison dans l’année, contre 42 % avant le réalignement.