Nous en savons très peu à son sujet.
Une source typique de cette pratique est ce passage du De superstitione
mais en toute connaissance et compréhension, ils offraient eux-mêmes leurs propres enfants, et ceux qui n’avaient pas d’enfants achetaient des petits aux pauvres et leur tranchaient la gorge comme s’ils étaient autant d’agneaux ou de jeunes oiseaux ; pendant ce temps la mère se tenait là sans une larme ni un gémissement ; mais si elle poussait un seul gémissement ou laissait couler une seule larme, elle devait renoncer à l’argent, et son enfant était sacrifié néanmoins ; et tout l’espace devant la statue était rempli d’un grand bruit de flûtes et de tambours prenait les cris de lamentation ne devaient pas atteindre les oreilles du peuple.
Maintenant les problèmes avec une source comme Plutarque commencent par le fait qu’il écrit quelque 250-300 ans après les faits. Il n’aurait pas pu en être le témoin direct. C’est l’une des raisons pour lesquelles ces sources ont été écartées jusqu’à ce que nous trouvions des preuves archéologiques. Mais si on le croit, les enfants étaient volontairement offerts pour l’honneur et une sorte de paiement.
Diodore Sicule écrivant peut-être vers 40 avant JC (donc environ 150 ans plus près que Plutarque mais toujours en dehors de la mémoire vivante de quiconque), décrit un incident où les riches avaient acheté des enfants pauvres, mais une fois qu’Agathocle a assiégé Carthage, 200 enfants nobles ont été au contraire sacrifiés pour compenser leur manque de piété appropriée.
Ils prétendaient aussi que Cronos s’était retourné contre eux dans la mesure où, autrefois, ils avaient l’habitude de sacrifier à ce dieu les plus nobles de leurs fils, mais plus récemment, achetant et élevant secrètement des enfants, ils les avaient envoyés au sacrifice ; et lorsqu’une enquête fut faite, on découvrit que certains de ceux qui avaient été sacrifiés étaient supposés.
Dans leur zèle pour réparer leur omission, ils choisirent deux cents des plus nobles enfants et les sacrifièrent publiquement ; et d’autres qui étaient soupçonnés se sacrifièrent volontairement, au nombre de pas moins de trois cents. Il y avait dans leur ville une image de bronze de Cronus, étendant ses mains, paumes vers le haut et inclinées vers le sol, de sorte que chacun des enfants, lorsqu’il était placé dessus, roulait et tombait dans une sorte de fosse béante remplie de feu.
La suggestion est qu’ils étaient censés sacrifier des enfants d’élite, mais qu’ils ne le faisaient pas toujours. C’est quelque peu crédible car l’idée que les gens ne vivent pas la piété idéale est assez commune dans la littérature religieuse.
Il y a des livres modernes entiers qui ont été écrits en argumentant sur quels enfants ont été réellement sacrifiés, à quelle fréquence cela s’est produit, etc. Le Tophet de Carthage contient surtout des enfants d’environ 2-3 mois, ce qui suggère que c’était l’âge standard. Mais il contient également des os de fœtus et des enfants de plusieurs années, ce qui amène certains auteurs à supposer qu’au moins certaines des victimes du sacrifice d’enfants sont peut-être mortes de causes naturelles avant d’être offertes au dieu. Tous les auteurs anciens insistent cependant sur le fait que seuls des enfants vivants étaient sacrifiés. Mais ils ne sont pas d’accord sur la méthode. Certains disent qu’on leur tranchait la gorge avant de les brûler, d’autres qu’ils étaient brûlés vifs. Avec si peu d’accord entre les sources et l’archéologie, à part les détails les plus basiques, il n’y a pas de consensus sur l’identité des enfants et ce qui leur est exactement arrivé.
De façon similaire, ce qui brouille les pistes est que tous les auteurs suggèrent que les sacrifices étaient au bénéfice de la ville. Les parents recevaient peut-être des honneurs, ou peut-être de l’argent ? Mais les urnes, quand elles ont des inscriptions, semblent indiquer que les parents attendaient directement des bénédictions. Ils ne semblent pas demander des bénédictions pour la ville. Mais il se peut aussi que différents dieux et ou bénédictions soient invoqués lors du sacrifice vs l’enterrement.
Les détails fermes sont peu nombreux.