Par Alison George

Des maladies telles que le covid-19 et la grippe peuvent être fatales en raison d’une réaction excessive du système immunitaire de l’organisme appelée tempête de cytokines.

Les cytokines sont de petites protéines libérées par de nombreuses cellules différentes de l’organisme, y compris celles du système immunitaire où elles coordonnent la réponse de l’organisme contre l’infection et déclenchent une inflammation. Le nom “cytokine” est dérivé des mots grecs pour cellule (cyto) et mouvement (kinos).

Parfois, la réponse de l’organisme à l’infection peut passer à la vitesse supérieure. Par exemple, lorsque le SRAS -CoV-2 – le virus à l’origine de la pandémie de covid-19 – pénètre dans les poumons, il déclenche une réponse immunitaire, attirant les cellules immunitaires dans la région pour attaquer le virus, ce qui entraîne une inflammation localisée. Mais chez certains patients, des niveaux excessifs ou incontrôlés de cytokines sont libérés, ce qui active davantage de cellules immunitaires et entraîne une hyperinflammation. Cela peut nuire gravement au patient, voire le tuer.

Les tempêtes de cytokines sont une complication courante non seulement du covid-19 et de la grippe, mais aussi d’autres maladies respiratoires causées par des coronavirus comme le SRAS et le MERS. Elles sont également associées à des maladies non infectieuses comme la sclérose en plaques et la pancréatite.

Le phénomène s’est fait connaître davantage après l’épidémie de 2005 du virus de la grippe aviaire H5N1, également connu sous le nom de “grippe aviaire”, lorsque le taux de mortalité élevé a été lié à une réponse cytokine hors de contrôle.

Les tempêtes de cytokines pourraient expliquer pourquoi certaines personnes ont une réaction sévère aux coronavirus alors que d’autres ne présentent que des symptômes légers. Ils pourraient également expliquer pourquoi les personnes plus jeunes sont moins touchées, car leur système immunitaire est moins développé et produit donc des niveaux plus faibles de cytokines favorisant l’inflammation.

En 2006, six jeunes hommes en bonne santé ont été laissés en soins intensifs avec une défaillance de plusieurs organes à la suite d’une réponse immunitaire cytokine hors de contrôle lors d’un essai préclinique d’un nouveau type de médicament. Cette réaction s’est produite seulement 90 minutes après avoir reçu une dose du médicament.