CAMBRIDGE : Le terme “dépression souriante” – paraître heureux aux yeux des autres tout en souffrant intérieurement de symptômes dépressifs – est devenu de plus en plus populaire.

Des articles sur le sujet se sont glissés dans la littérature populaire, et le nombre de recherches Google sur cette condition a augmenté de façon spectaculaire cette année. Certains peuvent toutefois se demander s’il s’agit réellement d’un état pathologique.

Bien que la dépression souriante ne soit pas un terme technique utilisé par les psychologues, il est certainement possible d’être déprimé et de réussir à masquer les symptômes. Le terme technique le plus proche pour cet état est “dépression atypique”.

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En fait, une proportion significative de personnes qui éprouvent une humeur basse et une perte de plaisir dans les activités parviennent à cacher leur état de cette manière. Et ces personnes pourraient être particulièrement vulnérables au suicide.

Face souriante

Il peut être très difficile de repérer les personnes souffrant de dépression souriante. Elles peuvent sembler ne pas avoir de raison d’être tristes – elles ont un travail, un appartement et peut-être même des enfants ou un partenaire. Elles sourient lorsque vous les saluez et peuvent mener des conversations agréables.

En bref, ils mettent un masque au monde extérieur tout en menant des vies apparemment normales et actives.

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En leur for intérieur, cependant, ils se sentent désespérés et abattus, ayant parfois même des pensées pour en finir. La force qu’elles ont de poursuivre leur vie quotidienne peut les rendre particulièrement vulnérables à la réalisation de projets de suicide. Cela contraste avec d’autres formes de dépression, dans lesquelles les personnes peuvent avoir des idées de suicide, mais pas assez d’énergie pour passer à l’acte.

Bien que les personnes souffrant de dépression souriante affichent un “visage heureux” au monde extérieur, elles peuvent connaître une véritable remontée de leur humeur à la suite d’événements positifs dans leur vie. Par exemple, le fait de recevoir un message texte d’une personne dont ils avaient envie d’avoir des nouvelles ou d’être félicités au travail peut les faire se sentir mieux pendant quelques instants avant de revenir à un sentiment de déprime.

Les autres symptômes de cet état comprennent la suralimentation, la sensation de lourdeur dans les bras et les jambes et le fait d’être facilement blessé par la critique ou le rejet.

Les personnes atteintes de dépression souriante sont également plus susceptibles de se sentir déprimées le soir et de ressentir le besoin de dormir plus longtemps que d’habitude. Avec d’autres formes de dépression, cependant, votre humeur pourrait être pire le matin et vous pourriez ressentir le besoin de dormir moins que d’habitude.

La dépression souriante semble être plus fréquente chez les personnes ayant certains tempéraments. Elle est notamment liée au fait d’être plus enclin à anticiper l’échec, d’avoir du mal à se remettre de situations embarrassantes ou humiliantes et d’avoir tendance à ruminer ou à penser excessivement aux situations négatives qui ont eu lieu.

DÉPRESSION ET TRAITEMENT

Il est difficile de déterminer exactement les causes de la dépression souriante, mais la mauvaise humeur peut provenir d’un certain nombre de choses, comme des problèmes au travail, la rupture d’une relation et le sentiment que votre vie n’a pas de but et de sens.

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C’est très commun. Environ une personne sur dix est déprimée, et entre 15 et 40 % de ces personnes souffrent de la forme atypique qui ressemble à la dépression souriante. Cette dépression commence souvent tôt dans la vie et peut durer longtemps.

Si vous souffrez de dépression souriante, il est particulièrement important de vous faire aider. Malheureusement, cependant, les personnes souffrant de cet état ne le font généralement pas, car elles peuvent ne pas penser qu’elles ont un problème en premier lieu – c’est particulièrement le cas si elles semblent poursuivre leurs tâches et leurs routines quotidiennes comme avant.

Ils peuvent également se sentir coupables et rationaliser qu’ils n’ont pas de raison d’être tristes. Ils ne parlent donc à personne de leurs problèmes et finissent par avoir honte de leurs sentiments.

Alors, comment rompre ce cycle ? Un point de départ est de savoir que cette condition existe réellement et qu’elle est sérieuse.

C’est seulement lorsque nous cessons de rationaliser nos problèmes parce que nous pensons qu’ils ne sont pas assez graves que nous pouvons commencer à faire une réelle différence. Pour certains, cette prise de conscience peut suffire à renverser la situation, car elle les met sur la voie de la recherche d’aide et de la libération des chaînes de la dépression qui les ont retenus.

Il a également été démontré que la méditation et l’activité physique ont d’énormes avantages pour la santé mentale.

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En fait, une étude réalisée par l’Université Rutgers aux États-Unis a montré que les personnes qui avaient fait de la méditation et de l’activité physique deux fois par semaine ont connu une baisse de près de 40 % de leur niveau de dépression seulement huit semaines après le début de l’étude. La thérapie cognitivo-comportementale, qui consiste à apprendre à modifier ses schémas de pensée et son comportement, est une autre option pour les personnes touchées par cet état.

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Et trouver un sens à la vie est de la plus haute importance. Le neurologue autrichien Viktor Frankl a écrit que la pierre angulaire d’une bonne santé mentale est d’avoir un but dans la vie. Selon lui, nous ne devrions pas viser à être dans un “état sans tension”, sans responsabilité ni défi, mais plutôt nous efforcer d’obtenir quelque chose dans la vie.

Nous pouvons trouver un but en détournant l’attention de nous-mêmes et en la plaçant sur quelque chose d’autre. Trouvez donc un objectif valable et essayez d’y progresser régulièrement, même si c’est pour une petite quantité chaque jour, car cela peut vraiment avoir un impact positif.

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Nous pouvons également trouver un but en prenant soin de quelqu’un d’autre. Lorsque nous enlevons les projecteurs de nous-mêmes et que nous commençons à penser aux besoins et aux désirs de quelqu’un d’autre, nous commençons à sentir que nos vies comptent. Cela peut se faire en faisant du bénévolat, ou en prenant soin d’un membre de la famille ou même d’un animal.

Sentir que notre vie compte est finalement ce qui nous donne un but et un sens – et cela peut faire une différence significative pour notre santé mentale et notre bien-être.