Les candidats à la présidence des États-Unis viennent de tous les horizons. Beaucoup sont des politiciens de carrière ; d’autres sont des militants politiques, de riches hommes d’affaires ou même des artistes professionnels.
Quel que soit leur parcours ou leurs revenus, tous doivent figurer sur le bulletin de vote distinct de chaque État et tous doivent se conformer aux règles appliquées par la Commission électorale fédérale (FEC). Après s’être inscrit auprès du secrétaire d’État de chaque État pour être placé sur le bulletin de vote, le comité de campagne d’un candidat doit divulguer à la FEC toutes les contributions reçues et les dépenses engagées.
Pour bénéficier de fonds publics, un candidat à la présidence doit collecter plus de 5 000 dollars dans chacun des 20 États. En outre, le candidat doit accepter de dépenser les fonds publics uniquement pour les dépenses liées à la campagne, limiter les dépenses aux montants fixés par la loi sur le financement des campagnes, tenir des registres, coopérer avec les audits et payer toute pénalité civile imposée par la FEC.
Les candidats éligibles pendant la saison primaire peuvent recevoir des paiements publics de contrepartie pour les premiers 250 $ de chaque contribution individuelle qu’ils reçoivent. Leur réception totale de fonds publics ne peut pas dépasser la moitié du plafond national de dépenses pour la campagne primaire. Cette limite est ajustée chaque année d’élection présidentielle pour refléter l’inflation. La limite pour les primaires de 2008 était de 42,05 millions de dollars, prélevés sur le fonds de campagne de l’élection présidentielle. Pour le cycle primaire de 2012, la limite sera de 44,22 millions de dollars.
Pour l’élection de 2012, les contributions individuelles à un candidat à la présidence sont limitées à 5 000 dollars pendant le cycle électoral (2 500 dollars pour la primaire et 2 500 dollars pour le général). En outre, les campagnes sont tenues d’identifier toute personne qui contribue plus de 200 $.
Un candidat qui remporte la nomination présidentielle du parti est admissible à recevoir une subvention pour couvrir toutes les dépenses de campagne de l’élection générale. Également ajustée à l’inflation, cette subvention était de 84,1 millions de dollars en 2008. À ce niveau, un candidat qui accepte les fonds doit s’engager à ne pas solliciter de contributions privées et à limiter les dépenses de campagne au montant des fonds publics reçus. Ce financement public est volontaire : Un candidat peut y renoncer en faveur de la poursuite de la sollicitation de contributions privées dans l’espoir de recueillir plus d’argent pour des activités telles que la publicité télévisée.
Composition, autorité
La FEC a été créée par le Congrès en 1975 en tant qu’agence de régulation indépendante pour administrer des efforts de réforme tels que la limitation des contributions de campagne, la facilitation de la divulgation des contributions de campagne et la supervision du financement public des élections présidentielles. La loi qui a créé la FEC reposait sur le droit du public à connaître le montant, le moment et les sources des fonds versés aux politiciens. Même les candidats qui refusent le financement fédéral sont soumis à la réglementation de la FEC.
La FEC compte généralement six commissaires, nommés par le président avec le consentement du Sénat pour des mandats échelonnés de six ans. Répartis également entre les partis démocrate et républicain, les commissaires servent alternativement des mandats d’un an à la présidence de la commission.
La commission tient des réunions publiques chaque semaine pour proposer ou adopter des règlements, émettre des avis consultatifs, approuver des rapports d’audit et administrer la loi sur le financement des campagnes. Elle se réunit aussi régulièrement à huis clos pour discuter des mesures d’application en cours.
La FEC a le pouvoir d’imposer des amendes en cas d’infraction. Au cours de l’année fiscale 2010, elle a clôturé 135 cas et évalué des amendes totales de 672 000 $ ; en 2009, la commission a clôturé 71 cas, évaluant des amendes totales de 2 385 043 $. Tous les cas de violation flagrante et délibérée des lois sur le financement des campagnes électorales sont transmis au ministère de la Justice, qui peut appliquer des sanctions pénales.
Depuis sa création, la FEC a accusé les campagnes de milliers de violations, notamment le défaut d’enregistrement, le défaut de dépôt des rapports dans les délais et la réception de contributions interdites. Les contributions interdites à une campagne individuelle comprennent celles des sociétés, des syndicats et des citoyens non américains.
Réforme du financement des campagnes
Les racines de la réforme du financement des campagnes remontent à plus d’un siècle, lorsque le président Theodore Roosevelt a demandé une législation visant à interdire les contributions des sociétés à des fins politiques.
Au cours du siècle, le Congrès a promulgué plusieurs lois de réforme, la plus récente étant la loi de 2002 sur la réforme des campagnes bipartites qui a interdit aux partis politiques nationaux de collecter des contributions non réglementées auprès des sociétés, des syndicats ou des personnes fortunées. Cette loi a également restreint l’utilisation des publicités thématiques à la télévision.
Le financement public des élections a commencé à prendre forme avec la loi de 1971 sur la campagne électorale fédérale (FECA), qui permettait aux citoyens d’autoriser le gouvernement à utiliser 1 $ de leurs impôts fédéraux sur le revenu pour financer les campagnes électorales générales et les conventions nationales des partis politiques. Avec des amendements ultérieurs, le montant volontaire est passé à 3 $ par personne et le financement a été autorisé pour les campagnes primaires présidentielles.
La législation de réforme a fait l’objet de nombreuses contestations judiciaires, dont beaucoup sont liées au respect des droits de liberté d’expression et d’association garantis par le premier amendement de la Constitution américaine.